

Il n’y a pas de thérapie efficace contre la dépression.
Faux. Il existe différentes thérapies et possibilités de traitement dans ce domaine.
La dépression et les tendances suicidaires sont largement répandues. La recherche, également au sein des SPU, fait sans cesse de nouvelles découvertes pour toutes les tranches d’âge.
Certaines thérapies sont efficaces comme la psychothérapie et les antidépresseurs qui ont tous deux différents types d’effets et agissent de façon optimale ensemble. En parallèle, on peut trouver toute une série de traitements d’aide (thérapie psychocorporelle, musicothérapie, art-thérapie, etc.). De nouvelles méthodes de traitement ont été et sont toujours étudiées aux SPU et appliquées aujourd’hui de manière clinique (p. ex. stimulation magnétique transcrânienne).
La dépression: une maladie répandue
Les maladies psychiques sont encore particulièrement taboues en Suisse. La dépression, notamment, n’échappe pas à la règle. Pas étonnant que ce thème suscite autant de mythes, de rumeurs et de demi-vérités.
Daniela Krneta travaille à la clinique universitaire de psychiatrie et de psychothérapie (PP) des SPU. En collaboration avec le psychologue Werner Fey, elle a développé un quiz pour déconstruire les préjugés et les tabous au sujet de la psychiatrie et de la dépression.
Testez vos connaissances. Ce test s’adresse aux adultes.
1. Qu’est-ce que «Waldau»?
Le nom «Waldau» vient du premier directeur Albrecht Tribolet (1855-1859). C’est un néologisme puisque le terrain actuel des SPU se nomme en fait «Breitfeld». Alors, pourquoi avoir inventé ce nom? À l’occasion de l’ouverture de son institution «établissement de soins, sanatorium et asile de fous», Albrecht Tribolet a souhaité lui donner un nom plus accrocheur et moins effrayant. Il a si bien réussi que le nom de Waldau est resté dans la langue jusqu’à aujourd’hui. Malheureusement, il faut reconnaître qu’aujourd’hui, le terme «Waldau» est stigmatisant et souvent associé à un internement à vie. C’est pourquoi la clinique psychiatrique ne s’appelle plus ainsi de nos jours. Le site des SPU s’appelle aujourd’hui tout simplement «Bolligenstrasse».
2. Combien de temps en moyenne une personne adulte reste-t-elle hospitalisée dans notre clinique?
Aujourd’hui, la clinique de psychiatrie et de psychothérapie (PP) est un hôpital de soins aigus et non plus une institution. Les durées de séjour ont drastiquement diminué ces dernières années. Les personnes atteintes de maladies psychiques qui ne peuvent pas vivre seules ou qui ne peuvent pas retourner dans leur cadre de vie d’origine (même si elles n’ont plus besoin d’être hospitalisées) sont hébergées, après la phase de soins aigus, dans des foyers ou des groupes de logement ou placées dans des familles ou d’autres institutions avec des offres de logement accompagné. De nos jours, la patientèle ne vit plus dans la clinique et ne reste hospitalisée qu’aussi longtemps que nécessaire.
3. Les SPU traitent-ils plus de personnes de manière stationnaire qu’en ambulatoire?
moins. Seule la moitié de la patientèle des SPU doit être hospitalisée. Vous souhaitez plus de détails? Vous trouverez tous les chiffres actuels dans le rapport annuel sur le site Web des SPU.
4. Quels médicaments sont addictifs? (Plusieurs réponses possibles)
Contrairement à ce que beaucoup pensent, seule la benzodiazépine entraîne une dépendance, et non les antidépresseurs ou les neuroleptiques. La benzodiazépine est un tranquillisant utilisé en cas de troubles aigus du sommeil.
5. Quel est le groupe professionnel que consulte la majorité de la patientèle atteinte de maladies psychiques?
«Selon Wittchen et al. (2011) seule une personne sur deux atteinte de troubles psychiques dans l’UE entre en contact avec un psychothérapeute spécialisé. Pour la plupart, elles reçoivent un traitement de médecine générale. Environ un quart seulement des personnes atteintes de troubles psychiques reçoivent une aide professionnelle spécialisée dans les maladies psychiques. Le taux de traitement varie selon le type de troubles psychiques.» Selon le «Suivi sur la santé psychique 2012», 61,5% des diagnostics psychiatriques réalisés en 2010 ont tout de même été établis dans des cabinets ambulatoires par des médecins spécialistes en psychiatrie et psychothérapie contre 38,5% par d’autres médecins. En d’autres termes: les médecins généralistes reçoivent la plupart des personnes atteintes d’une maladie psychiatrique tandis que les psychiatres traitent la plupart des personnes qui présentent une maladie psychique diagnostiquée. (Schuler, D. & Burla, L. (2012). Psychische Gesundheit in der Schweiz. Monitoring 2012 (Obsan rapport 52). Neuchâtel: l’Observatoire suisse de la santé p. 40)
6. 515 personnes ont tenté de sauter du Golden Bridge à San Francisco pour se suicider, mais en ont été empêchées. Quel pourcentage d’entre elles s’est suicidé au cours des 26 années suivantes? (Seiden et al. 1979)
Moins de 5% se sont suicidées par la suite. Les 95% restant, soit 489 personnes, ont été sauvées une bonne fois pour toutes. Ainsi, quand on empêche quelqu’un de se suicider, il y a de grandes chances pour qu’on l’ait sauvé complètement. C’est pourquoi il vaut la peine d’éviter de mettre à disposition des moyens de suicide (p. ex. sécuriser le pont, ne pas ramener des armes et des munitions à la maison.). En général, on dit que les personnes sauvées se rabattront sur un autre moyen si la méthode prévue n’est plus possible. Or, cela ne vaut que pour un petit nombre d’entre elles. La majorité des personnes aux tendances suicidaires n’utiliseront PAS d’autre moyen.
7. Quel est le pourcentage de personnes vivant en Suisse qui souffriront au moins une fois dans leur vie d’un trouble dépressif (prévalence de vie en Suisse)?
Les troubles dépressifs ne sont pas répartis de la même manière selon les caractéristiques sociodémographiques. La différence entre les sexes est particulièrement frappante. Les femmes ont une prévalence aux maladies dépressives presque deux fois plus élevée que les hommes. La prévalence de vie d’un «Major Depressive Disorder» s’élève à 21% chez les femmes et 13% chez les hommes. Cette différence se retrouve constamment à chaque étude dans presque tous les groupes démographiques et toutes les cultures. (Aperçu dans Nolen-Hoeksema & Hilt, 2009). La prévalence de vie de la population suisse pour une dépression unipolaire s’élève à16,6% tandis que celle pour l’ensemble des troubles affectifs est de 20,8%. (Observatoire suisse de la santé, rapport 56, dépression dans la population suisse, 2013)
8. Lesquels de ces énoncés sur la dépression sont faux? (Plusieurs réponses possibles)
Faux: Les femmes sont tout aussi souvent affectées que les hommes.
Les femmes sont environ deux fois plus affectées que les hommes. Mais ce n’est pas aussi sûr en réalité. Les femmes vont plus souvent chercher de l’aide et l’acceptent plus facilement que les hommes. Par ailleurs, les symptômes peuvent varier ce qui peut être lié aux rôles des sexes.
Faux: Lorsque l’on a connu la dépression, la récidive est inévitable.
Certaines personnes n’ont connu un épisode dépressif qu’une seule fois dans leur vie.
Faux: Il n’y a pas de thérapie efficace contre la dépression. Certaines thérapies sont efficaces comme la psychothérapie et les antidépresseurs qui ont tous deux différents types d’effets et agissent de façon optimale ensemble. En parallèle, on peut trouver toute une série de traitements d’aide (thérapie psychocorporelle, musicothérapie, art-thérapie, etc.). De nouvelles méthodes de traitement ont été et sont toujours étudiées aux SPU et appliquées aujourd’hui de manière clinique (p. ex. stimulation magnétique transcrânienne).